Chercheur à l’IEMN, Fabien Alibart vient d’obtenir une bourse du prestigieux Conseil Européen de la Recherche (ERC).
Des matériaux aux systèmes : un parcours guidé par un changement de paradigme
Fabien Alibart a soutenu sa thèse en science des matériaux à l’Université de Picardie Jules Verne en 2008. Après un post-doctorat à l’‘Institut d’Electronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie (IEMN) et à l’Université de Santa Barbara où il développe les composants puis des circuits neuromorphiques (qui s’inspirent du cerveau humain), il obtient un poste au CNRS en 2012 et rejoint l’IEMN. Il y développe de nouveaux systèmes pour le calcul bio-inspiré. Il vient de rejoindre le laboratoire CNRS-LN2 à l’université de Sherbrooke (Canada) en tant que professeur associé.
Après avoir déjà postulé auprès du Conseil européen de la recherche (ERC) il y a 4 ans sur une ERC Starting Grant, Fabien s’est armé de patience et sa nomination fin 2017 parmi les 329 lauréats sélectionnés 2017 d’une bourse Consolidator Grant vient récompenser un travail d’équipe de longue haleine sur le projet scientifique mais également un investissement personnel important. Selon Fabien, il faut accepter de prendre beaucoup de recul et de projeter sa vision de la recherche à très long terme. Cette approche est à contre courant avec les appels à projet habituels qui ont tendance à demander des résultats à plus court terme avec des prises de risques balisées.
« L’exercice de l’ERC est vraiment un cas a part qui nécessite de s’y consacrer de manière unique et intense »
De l’usage des technologies numériques pour mieux comprendre le cerveau
Le projet porté par Fabien dans le cadre de sa bourse ERC vise au développement d’outils numériques pour mieux sonder, stimuler et enregistrer les signaux du cerveau. Grâce à une approche bioinspirée, ses travaux vont notamment permettre l’optimisation de l’enregistrement des signaux électriques basée sur des mécanismes d’apprentissage pour un stockage « intelligent » des données. Les applications à long terme sont nombreuses, allant du développement d’outils pour mieux communiquer avec les systèmes biologiques à l’optimisation de prothèses. Ce projet interdisciplinaire associe l’IEMN, le Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert (JPArc) et le Laboratoire Nanotechnologies & Nanosystèmes (LN2). Véritable trait d’union entre la santé et le numérique, ce projet soulève également des questions éthiques qui nécessitent l’implication des sciences humaines et sociales. Incarnant l’excellence et la transdisciplinarité, nul doute que ce projet trouvera un écho dans les ambitions affichées par l’I-SITE ULNE.